Công an (police, sécurité publique)
Exposition Agricole et Industrielle et Musée Long, aujourd'hui Palais Culturel Viêtnam - Union Soviétique†
Lorsqu'on se promène à Hànôi, on se rend compte en passant dans les rues Nguyên Du, Nguyên Thuong Hiên, Trân Bình Trong, Trân Hung Ðao et Yêt Kiêu, que les forces de sécurité sont très nombreuses et qu'elles occupent toutes sortes de bâtiments de grande qualité et même des immeubles magnifiques. Leurs bureaux sont équipés de matériel de pointe. Il y a des salles de conférences et des maisons d'hôtes. Longtemps, avec ses 5 étages, le plus haut bâtiment de Hànôi a été le Bô Công An Viêt Nam (BCA VietN), ministère de l'Intérieur, 44 rue Yêt Kiêu, quân Hoàn Kiêm, Hà Nôi. Le bureau du ministre au premier est de loin le plus luxueux du pays. Ministry of Interior (MOI), Address: 15 Trân Binh Trong, Hà Nôi, Tel: 84-04.8268231,Fax: 84-04.8260774. Le bâtiment a été commencé en 1973 avec l'aide soviétique et inauguré en 1982 sur un terrain de l'Exposition Agricole et Industrielle (Ðâu Xao) attenant à l'école des Beaux-Arts.
Les forces de sécurité doivent beaucoup à la Stasi d'Allemagne de l'Est et au K.G.B. soviétique. Ces 2 organismes ont formé les cadres dans différents domaines spécialisés et les ont fait profiter de leur expérience et de leurs méthodes d'enquête ainsi que des techniques, qui traitent d'affaires politiques, économiques et culturelles et qui s'occupent des étrangers. Il y a des agents dans tous les ministères, dans tous les ambassades et au sein de toutes les délégations, qui se rendent à l'étranger. C'est ainsi que le Công An connaît les mêmes problèmes de sureffectif que l'armée.
La maison (d'accueil) d'hôtes du Ministère de l'Intérieur se trouve sur la rue Nguyên Thuong Hiên, et l'hôtel du Ministère de l'Intérieur sur la rue Nguyên Du, l'hôpital 198 à Hà Ðông
Formation et recrutement
Pour être công an ou policiers, les candidats devaient descendre au moins de trois générations de (lumpen)prolétaires. La majorité sont originaires des provinces de Nghê An, Hà Tinh. Deux Universités de la Sécurité : l'une à Hà Nôi, l'autre à Thu Ðuc Sàigòn.
Niveau universitaire Police du peuple CAND : 1 Hoc viên An ninh (Hà Nôi), 2 Phân hiêu Hoc viên An ninh (TPHCM), 3 Phân hiêu Hoc viên canh sat (TPHCM), 4 Ðai hoc Phòng chay Chua chay PCCC Université des Pompiers
Niveau secondaire : 1 Trung hoc KTNV (Hà Nôi), 2 Trung hoc An ninh II (Ðông Nai), 3 Trung hoc Canh sat II (TPHCM), 4 Trung hoc PCCC (Hà Nôi)
Organisation
Au ministère de l'Intérieur, les services de sécurité s'emboîtent comme des poupées russes. Friands de complications, les apparatchiks ont multiplié structures et sous-structures. Quatre 4 directions générales, comprenant des milliers d'hommes, ont pour mission d'inspecter l'ensemble des citoyens et au besoin de réprimer.
La plus importante est la première (DG1). En charge de l'espionnage, du contre-espionnage et de la sécurité intérieure, elle détient le choix de vie ou de mort dans les procès et fabrique au besoin de fausses preuves.
13 sous-directions, portant la lettre de code A et numérotées de 11 à 25, démontrent à quel point le pays entier vit sous une surveillance de tous les instants.
L'A 14 traite par exemple des espions de la Chine et de Taiwan ainsi que ceux des pays amis des Chinois, telle que la Corée du Nord.
L'A 15 observe les ressortissants des pays capitalistes particulièrement ceux des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, en même temps que tous les agents de renseignement de l'ex-République sud-vietnamienne.
L'A 16 s'occupe des anciens militaires, fonctionnaires et militants politiques de Sàigòn, des organisations religieuses, des minorités ethniques et ce que l'on appelle les "nouveaux réactionnaires" (les personnalités excommuniées ou licenciées du PC).
Les visiteurs étrangers et les Viêt Kiêu sont pour leur part sous l'oeil de l'A 17,
les aéroports internationaux et les ports maritimes sous celui de l'A 19.
Tandis que l'A 23 s'occupe de la censure des courriers postaux et électroniques et des écoutes téléphoniques à la demande des autres directions.
Enfin préposé à la culture et à la lutte contre les sabotages idéologiques, l'A 25 exerce son contrôle sur l'éducation, les hôpitaux, les maisons d'édition, les poètes, les musiciens, les écrivains, les publications...
Viennent ensuite 15 "bureaux" codés de PA 11 à PA 25, lesquels sont constitués de commissions, lesquelles comportent plusieurs groupes comprenant au moins 5 personnes.
La commission n° 1 de la P 15 est la "Chinoise". Ses 4 groupes sont à l'affût des espions chinois et taiwanais, des Hoa (Chinois du Viêt Nam) et des cadres du Parti formés en Chine.
Quatre 4 groupes de commission n° 2 espionnent les agents américains et tous les anciens "rééduqués", qui ont collaboré avec l'armée et l'administration des Etats Unis pendant la guerre.
La cinquième suit les faits et gestes des Vietnamiens ayant des relations avec la France, le Japon, la Russie, la Roumanie, la Yougoslavie. (Curieusement aucun autre pays n'est mentionné).
La commission n° 3 est chargée de la lutte contre l'infiltration d'anciens agents des Forces spéciales (hommes-grenouilles, parachutistes, etc.) de l'armée "fantoche".
La PA 16 guette elle aussi les anciens militaires sud-vietnamiens de toutes armes, les activités de toutes les religions, les vieux militants de nationalistes non communistes, les membres de l'ex-troisième force, les communistes mécontents et toute apparition d'affiches ou de slogans anticommunistes...
La Direction de Gestion des Prisons ou Goulag vietnamien
Mai Chi Tho Phan Ðinh Ðông, le jeune frère de Lê Ðuc Tho Phan Ðinh Khai, était ministre de l'Intérieur au début 1987. Lui, qui n'avait pas passé un seul jour dans l'armée et qui n'avait jamais suivi la moindre formation militaire, fut nommé général à quatre étoiles à l'étonnement ... général, le plus haut grade de l'armée vietnamienne, mais il fut remplacé au poste de ministre de l'Intérieur par Bùi Thiên Ngô, un officier, qui avait fait carrière au sein du Công An, Lê Minh Huong lui succéda en 1996. Mai Chi Tho était également devenu président du Comité populaire de Hô Chi Minh - Ville sans avoir aucune expérience de l'administration et tenu pour responsable de l'expulsion des Chinois de Cholon en 1995. Lui et ses camarades staliniens Duong Bach Mai, Nguyên Binh Nguyên Phuong Thao, Tô Ky, Trân Van Giàu faisait assassiner les têtes pensantes et les personnalités en vue des différents mouvements nationalistes hostiles au communisme.